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Homélie du Passage du Dimanche
de PÂQUES 2015

 

     La préparation du retour du Christ dans l’Homme et en gloire solaire, est la mission de l’Ordre du Temple depuis la transmission par Melchisédech à Ismaël de la Loi et de la Connaissance universelles. Les chevaliers du Temple ont connu, à travers le temps et l’espace, l’extraordinaire et redoutable privilège d’être directement éclairés par la Révélation, chaque fois que l’humanité s’est trouvée devant la nécessité de retrouver ou de reconnaître la voie royale de son Destin.

 

     Le combat des pauvres soldats du Christ est entré dans sa phase finale. Ils savent que c’est au début de ce vingt et unième siècle que doit se manifester, né de Marie Notre Dame, commencement de l’ordre des êtres et des choses, le Paraclet. C’est lui qui réunira dans le Feu du Sacrifice, dans un NON NOBIS intégral, tous ceux de toutes racines, qui à l’heure même de son retour, reconnaîtront et adoreront le Roi des Rois. Mais avant de pouvoir se manifester dans toute sa gloire divine, Jésus-Christ a du passer par le Sacrifice. Passion qu’il a vécue le vendredi 24 avril de l’an 35 de notre ère.

    

     Figures de l’Eglise du Christ en son devenir, symboles des trois plans sur lesquels se déroule le combat historique entre le Christ et l’Antichrist, Pierre, Jacques et Jean ont eu, sur la montagne de la transfiguration, la révélation de la mission du Fils de l’homme et de sa glorification. Il fallait bien une dernière fois cette déchirure dans le ciel, pour qu’un torrent de science et de grâce vienne submerger ces trois inconnus appelés à devenir le fer de lance de l’évangélisation du monde ; il fallait bien ce formidable baptême pour dissiper leurs faiblesses, leurs inquiétudes, leurs doutes ; il fallait bien ce signe de la continuité de l’intervention divine, de Moïse à Jésus-Christ, pour consolider leur foi, stimuler leur audace et déclencher leur sainte ambition. Mais aujourd’hui, compagnons du Maître au seuil de son sacrifice, plongés au cœur de la Passion universelle, ils vont prendre conscience de leur inévitable humanité, ils vont trembler comme les moins initiés des mortels devant la douleur et devant la mort ; ils vont découvrir pour couronner leur sagesse et définitivement fixer leur mission qu’une seule souffrance, une seule croix, une seule mort, sont capables d’effacer le péché de la terre et de la réconcilier avec le ciel : la souffrance et la croix de Jésus-Christ, vrai Dieu, vrai Homme.

   

     L’Homme dans ses limites, et l’Eglise dans son universalisme, ne peuvent donner un autre sens à leurs combats, à leurs chutes, à leurs désespoirs, que celui d’une participation au sacrifice unique et suffisant qui prend sa source dans le sein de Marie et s’achève au matin de Pâques. Qu’elle soit de Pierre, de Jean ou de Jacques, l’Eglise n’a qu’une seule vocation : celle de la souffrance, en communion avec la passion du Christ pour que celui-ci vive et règne en maître absolu sur les corps, les âmes et les esprits, individuellement et collectivement : c’est cela l’arrivée du Royaume de Dieu, c’est cela le retour du Christ.

 

     Le rachat du monde est construit sur ces deux éléments que symbolisent les bois de la croix : la volonté de Dieu – l’obéissance de l’homme. C’est dire que l’histoire de l’humanité est, fondamentalement, une tension douloureuse entre le désir du créé et l’appel du divin.

 

     L’ attitude, le comportement et l’existence du Chevalier du Christ trouvent leur signification et leur moteur dans cette même croix que reproduit le salut templier : la défense et l’attaque. La naissance, par l’adoubement, à la carrière christique, fait ressortir les contradictions propres à la nature humaine. Elle nous contraint à une prise de conscience de tous les instants et débouche sur une action ininterrompue pour relever le véritable défi du Maître : « celui qui n’est pas avec moi, est contre moi ! ».

 

     Aussi bien les péchés de la vie quotidienne ne sont-ils que la manifestation et la preuve de l’influence de l’Antichrist sur des êtres assoupis. Il y a pire que le mensonge, pire que le vol, pire que la trahison, pire que l’adultère, je veux parler de ce sommeil confortable, cette indolence du corps, de l’âme et de l’esprit, dans lesquels Satan vient semer les germes de l’adultère, de la trahison, du vol et du mensonge.

 

     La condition du chevalier et de l’amazone blanche est un état permanent de veille, de défense, de combat, d’exigences et de devoirs. Le libéralisme en tant qu’humanisme et que philosophie de la tolérance et du laisser-faire, a été de tous temps, et pour ce qui nous concerne en terre de France depuis l’effarante et tragique supercherie de 1789, l’arme par excellence des puissances de l’enfer pour saper progressivement mais sûrement, les données fondamentales et vitales du destin de l’homme. Nous voyons tout cela se dérouler actuellement, jour après jour, sous nos yeux. Satan agit grâce à l’indolence, à l’indifférence et à la démission d’une bonne partie de nos élites.

   

 « L’esprit est prompt, la chair est faible. C’est par la chair que pénètre insidieusement l’engourdissement qui rend l’âme si vulnérable et qui peut provoquer la chute de l’esprit. Tout est lié dans la création, dans sa chute comme dans sa rédemption. Le déferlement fantastique de la vague d’érotisme et de pornographie, lié à la dégradation de la nourriture et à la déshumanisation des pratiques médicales, joue du corps de l’homme et de la femme devenu objet sans énergie ni vouloir, pour compromettre gravement les valeurs nécessaires à la nourriture de l’âme et à l’épanouissement de l’esprit.

 

     « L’esprit est prompt, la chair est faible. » Quel effort il faut soutenir et quelle conscience il faut avoir de notre extraordinaire destinée pour préserver la cellule familiale en un temps où la politique, l’économie et le vice se conjuguent en vue de remettre en cause les rôles respectifs de l’homme, de la femme et des enfants. Jamais peut-être, pour certains d’entre nous, les tensions n’ont été plus fortes entre époux. Mais chacun de nos foyers sera, tôt ou tard, l’ultime refuge de la présence christique dans le monde. Quoi qu’on dise et quoi que vous deviez subir par les structures en place de la démocratie, de l’éducation nationale, des arts, de la lecture, retrouvez entre vous, dans des intuitions et dans un climat nourri du seul Evangile, la vérité sur la volonté de Dieu et sur le devoir de l’homme.

 

     Prenez garde, qu’insensiblement le passage ne se soit fait de la vie spirituelle, fondée sur la révélation christique, à la vie religieuse toute entière constituée d’habitudes, de routines, de pratiques qui ne demandent plus le don total de soi, ni l’adhésion aux exigences immuables du Sermon sur la Montagne qui sont folies aux yeux du monde, seule sagesse aux yeux de Dieu :

                           

                           « Heureux les pauvres en esprit

                              Heureux ceux qui pleurent

                              Heureux ceux qui sont doux

                              Heureux ceux qui ont faim et soif de justice

                              Heureux les miséricordieux

                              Heureux ceux qui ont le cœur pur

                              Heureux ceux qui procurent la paix

                              Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice

                              Car le Royaume de Dieu est à eux »

 

     Tel est le programme de ceux qui ayant choisi de vivre la vie du Christ, doivent souffrir de sa souffrance et mourir de sa mort avant de partager sa gloire et son éternité.

 

     Quelque soit, par moment, le naufrage apparent de votre existence personnelle, conjugale, familiale, professionnelle, ne cessez jamais d’agir, de prier, de lutter, car le sommeil amène à la mort. De plus, là où vous êtes, dans la barque en péril, ou dans le vaste Gethsémani de l’Univers, le Christ est avec vous, en vous, grâce à vous.

 

     Je vous assure que l’aventure est magnifique si vous croyez vraiment qu’au sein de l’Ordre le Royaume de Dieu s’est approché de vous. De toutes manières vous n’avez plus le choix. C’est, dans l’Ordre du Temple, la poursuite du combat quotidien pour que s’établisse la souveraineté du Christ ou c’est l’inertie, l’abandon, l’endormissement jusqu’à la désespérance. Pour la seule gloire du Dieu qui nous a ici rassemblés, au nom du Christ, nous vous le demandons : veillez et  priez encore une heure avec lui, car il est votre frère, votre soutien, votre Dieu, car il est votre vie, car il est votre avenir.      

 

                                                                                                                                            GS / RS  

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