HOMÉLIE DE SAINT MICHEL 2023​

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Le passage de saint Michel est reconnu comme le « passage des âmes ». C'est le cheminement initiatique du Chevalier de l'Ordre du Temple.

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Chacun des quatre grands passages rituels représente l'épreuve, puis le jugement qui permet de franchir la porte étroite ouverte sur une nouvelle étape de la Queste du Graal.

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La « pesée des âmes » n'est pas un bilan de la qualité morale des personnes, ni la vertu ni la moralité ne sont remises en cause ; car elles ne sont que les fruits, l'apparence, la manifestation de la foi en Jésus-Christ.

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Nous commettons une grave transgression dans le plan de Dieu pour le sauvetage de l'humanité, lorsque nous ne prenons pas au sérieux, ou lorsque nous accommodons à nos propres vues, le devoir de « servir d'Abord l'Ordre »

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Servir l'Ordre en premier, c’est ce qui donne à chaque homme la grâce de servir le Christ avec une priorité absolue.

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Qu’est-ce donc que servir Christ ? Il ne s’agit pas seulement d’écouter, d’essayer de comprendre, de méditer et d’essayer d’appliquer les enseignements de son Évangile. Le Christ n'est pas seulement un Maître extérieur à moi, un personnage divin dans l'histoire du monde; Il est l'exemple et la promesse de mon propre destin.

 

Quand Il dit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi » (Matthieu, 10/37-39), Il ne profère pas de monstruosité à l’encontre des sentiments paternels ou filiaux. Lorsqu'il dit à celui qui s'apprête à enterrer son père : « Laisse les morts enterrer les morts et toi va annoncer le Royaume de Dieu » (Luc, 9/59).

 

Il ne remet pas en question les devoirs ultimes envers ceux qu'il aime. A ceux qui lui dirent un jour : « Ta mère et tes frères sont dehors et veulent te parler », il répondit : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, est mon frère, ma sœur et ma mère » (Matthieu, 12/46).

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Ce sont des messages que l’on entend rarement citer par les parents progressistes ou par ceux qui préfèrent barboter dans le verbiage du grand amour de la justice sociale auquel l’Évangile sert de prétexte. Ce que Jésus dit dans ses discours a pour but de remettre les choses à leur place. Tout homme est à ce stade égaré dans son incarnation et éprouve beaucoup de souffrance en levant les yeux et le cœur vers le monde de l'Esprit. Un chevalier est un moine-soldat : ​​le moine prie et le chevalier combat. Là où est votre trésor, là sera toujours votre cœur.

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Depuis des décennies, sont devenus membres de l'Ordre, des hommes qui pensaient que toutes les formes d'ésotérisme, de philosophie, d'occultisme ou de religiosité pouvaient coexister au sein de l'Ordre, chacun est venu avec le trésor de son savoir et de ses convictions. Ils n’ont pas admis que l’Ordre est un creuset dans lequel toutes les formes de connaissance et de religion doivent être offertes, sacrifiées, fondues et refondues.

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Petit à petit, nous avons appris ce qu'est la pensée templière ; elle n'est pas un amalgame de sciences profanes ou religieuses ou apparemment sacrées. L'Ordre est toujours nouveau et toujours unique, suscité par le Saint-Esprit révélé.

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Comme l’Amour, le Savoir Templier est à la fois tolérance et rigueur.

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Tolérance = L'Ordre ne juge ni ne condamne. Rigueur = L'Ordre ne peut enseigner autre chose que la réalisation de la destinée de l'homme en Jésus-Christ. Il ne sauve pas parce qu'il est sincère. Ce n'est pas la sincérité qui réconcilie l'homme avec Dieu, c'est la foi en Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie : Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.

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« Aime ton prochain comme toi-même », ordonne l'Évangile. Cet amour de moi-même est l'antithèse de la vérité, en ce qu’il est un faux combat, par le triomphe de la matière, royaume de Satan. M'aimer comme le monde m'invite à le faire et comme la nature m'invite, c'est de l'esclavage. M'aimer dans le soin et l'amour que j'apporte à mon âme au point que le Christ l'occupe progressivement, c'est cela la liberté. Qu'on le comprenne bien : être Templier, ce n'est pas rendre un service au sein d'une organisation caritative, qu'elle soit religieuse ou ésotérique.

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Être Templier, c'est expérimenter le Temple et l'Ordre du Temple comme une cellule à l'intérieur de laquelle on est soumis à une alchimie permanente.

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Être Templier est un mode de vie qui imprègne et englobe toute votre vie.

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Comme l'alchimie se confond totalement avec l'alchimiste, de même, le Temple se confond avec le Templier. Dans les deux cas, qui en réalité n’en sont qu’un ; le Saint-Esprit agit sur la matière.

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Dans le sein de Marie, Il produit le Fils de Dieu. Dans l'athanor Il produit de l'or. Dans le Chevalier, Il produit l'Homme spirituel.

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Il n’y a ni artifice ni magie irrationnelle : le Saint-Esprit a besoin de matière pour générer la vie. Telle est la Loi.

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De la même manière, le Père a besoin de notre action pour répondre à notre prière. Priez et attendez tout du Ciel. Les armes nécessaires pour mener ce combat sont mises à notre disposition dans les symboles, rituels et prières de l'Ordre.

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Pour retrouver le fil de la connaissance spirituelle, il faut se souvenir des textes évangéliques qui ont nourri l'enseignement de l'Ordre, transmis par les Frères après de nombreuses décennies. Écoutez dans ces textes ce que le Seigneur veut nous dire :

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Matthieu : 12/38-40 ; Matthieu : 10/37-39 ; Luc : 9/59-62 ; Matthieu : 12/46-50 ; Matthieu : 19/06-21 ; Matthieu : 19/16-21 ; Luc : 12/35-40 ; Luc 12/8-9.

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Il est vrai que chaque homme est un esclave chargé de liens (matériels, affectifs, intellectuels ou spirituels).

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Il est vrai que le Christ a rompu tous ces liens et qu'il suffit à l'homme de laisser le Christ vivre dans son âme pour être un homme libre.

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Il est vrai que chaque homme est libre d'offrir au Ciel les efforts, les changements, les conversions, sur lesquels le Ciel doit s'appuyer pour aider l'Humanité en son Passage.

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Nous devons, en ce temps de la Saint Michel, choisir : Soit combattre : mais le combat est celui qui est inscrit dans le Plan de Dieu, et non l'étalage ou l'apparence qui convient à notre égoïsme et à notre commodité, soit de poursuivre notre endoctrinement et notre double jeu.

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Ce combat spirituel doit se mener tout au long de l'année, dans un échange fraternel et communautaire ininterrompu.

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La vie de l'authentique Templier doit être marquée par le ressenti du Christ, au plus profond de nous-mêmes, mais pour cela, nous devons être continuellement en activité et en lutte. Dans le livre de Job, on nous dit que « la vie sur cette terre est un combat » et le Divin Maître le corrobore en nous disant : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais l'épée ». Jésus-Christ n'a nullement voulu nous imprégner de l'amour de la guerre matérielle, mais plutôt de la guerre morale et spirituelle, dans laquelle le Bon Esprit -- le Graal -- lutte contre l'esprit du mal et contre ses attaques constantes et ses suggestions sous de déguisements multiples et agréables.

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Par conséquent, si Dieu est venu pour mener ce combat et n’a pas voulu supprimer les scandales ou les constantes occasions de chute, nous devons nous armer de telle sorte que nous sachions soutenir le combat toute notre vie avec autant d’humilité que de persévérance.

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Nous devons être aussi fermes et constants dans ce combat, aussi humbles et confiants dans le fait de nous voir continuellement vaincus. C’est précisément cette lutte de toute une vie qui nous perfectionne et nous christifie. Notre vie spirituelle de bons Templiers dépend de notre conduite à ce stade, ou nous profitons de nos fautes pour devenir plus humbles et persévérons dans le combat en faisant confiance à Dieu, ou nous nous décourageons et cessons de combattre, abandonnant nos armes entre les mains de l’ ennemi aux multiples visages.

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Dès le début, nous devons nous débarrasser de l'idée selon laquelle pour atteindre la pierre philosophale de la perfection, nous devrons obtenir la victoire sur notre moi inférieur et vivre une vie parfaite avant le combat. Non, Dieu n'exige pas de nous la perfection totale (Il est la perfection totale), ce qu'Il veut de Ses soldats, c'est que nous combattions pour nous perfectionner petit à petit, en gagnant bataille après bataille, en marchant de Bethléem au Golgotha ​​​​avec la Croix du Sacrifice de l'Homme Universel sur nos épaules. ...... «  Celui qui veut me suivre, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive..... qu'il se renonce à lui-même..... qu'il renonce à tout ce qu'il a. ..... . voire sa vie même... s'il le faut...... » En un mot, toute la doctrine de Jésus le Christ est fondée sur le renoncement à son propre « JE » pour se retrouver libre d’unir notre volonté à la volonté divine.

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Le processus alchimique de Christification de chaque Templier est dur, long et difficile.

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Bien sûr que si, et oh frères ! Combien de fois ressentirez-vous la forte tentation de tout abandonner et de vous abandonner à un état apparent de non-intervention et de paresse.

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Je l'ai déjà dit et je le répète. Croyez-moi quand je vous dis que le combat est acharné, sans merci et permanent. Et vous devez aussi savoir que l’abandon hantera souvent votre esprit. Mais lorsque cela arrive, ayez recours à l'aide de Notre-Dame, car elle n'abandonnera jamais un de ses guerriers en lutte.

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Oh, mon Frère, ma Sœur, qui lisez ceci ! Lorsque vous vous sentez abattus, vaincus, écrasés par le poids énorme de votre Croix, respirez, regardez le Ciel, observez ce que vous dit saint Bernard, notre Évêque secret, Druide et fondateur.

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« Lève-toi Soldat du Christ ! Lève-toi, brandis tes armes et secoue la poussière de l'indolence ! Retourne au combat que tu as fui, pour réparer le déshonneur de ta fuite par des actes plus nobles et pour triompher plus glorieusement après le désastre...

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Pensez-vous avoir échappé à l'Ennemi en fuyant le champ de bataille ? Oh non ! L'ennemi sera plus audacieux dans la poursuite des fugitifs que face à ceux qui lui résistent, ses attaques sont plus vigoureuses de l'arrière que de l'avant.

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Ayant jeté vos armes, vous vous abandonnez maintenant, dans une sécurité imaginaire, à vos rêves du matin à l'heure où le Christ s’élançait hors du Sépulcre. Et.....ne savez-vous pas qu'en étant ainsi, vous tomberez plus facilement au pouvoir de l'Ennemi ?

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Réveillez-vous, levez-vous, prenez vos armes et dépêchez-vous de grossir à nouveau les rangs de vos camarades moines-soldats. Faites en sorte que la peur qui vous séparait d'eux vous unisse à nouveau à leur compagnie. »

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C'est -- cela doit être -- notre style : le combat éternel, avec des chutes et des victoires jusqu'au jour -- le jour de notre Parousie Interne --, où nous serons pour toujours un avec l'UN, et puis, ce jour-là, notre Victoire sera totale.

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Je termine par la prière à la Vierge Marie, la plus ancienne connue, elle date du 3ème siècle (AD).

SOUS-TUUM

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Nous nous réfugions sous votre protection, Sainte Mère de Dieu, ne négligez pas nos prières dans nos besoins, mais délivrez-nous toujours de tous les dangers, Vierge glorieuse et bienheureuse.

Amen.

 

Antonio de la Corogne, Chevalier-Officiant de la T+S+. de L'O.S.T.S.

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